Perspectives Musiques remercie ses Partenaires 2022/23

Qui sait peut-être en bis ? Dans tous les cas, régalez-vous, régalons-nous !

Grigory Sokolov, live à la Philharmonie de Berlin. Rameau, Les Cyclopes

La Suite n°7 en ré mineur et la Chacone en sol mineur de Purcell. Deux nouveaux joyaux taillés par les mains prodigieuses de Grigory Sokolov. Rien à voir, tout à écouter. 

Grigory Sokolov à Berlin : chaque note est un bijou

Récital à Berlin le 4 mai 2023
Par Christiane Peitz – TAGESSPIEGEL
05.05.2023

(…) Si nous, les humains, nous traitions les uns les autres avec le même respect que Grigory Sokolov prend soin des sons, nous vivrions dans un monde meilleur (…).

La Philharmonie à guichets fermés, certains auditeurs désespérés en quête de billets de dernière minute, les lumières tamisées, la silhouette trapue, les entrées et sorties rapides et quelque peu bizarres, même si les gens l’acclament, le renoncement à tout applaudissement avant la fin de chaque partie du concert, les six rappels obligatoires (Rameau deux fois, le Prélude à la goutte d’eau et une Mazurka de Chopin, Rachmaninoff, une transcription de Bach) : cette année encore, pour l’audience de l’exceptionnel pianiste russe et anti-star, tout se passe comme d’habitude. C’est bien qu’il y ait des choses qui ne changent pas.

Il est encore plus beau que l’âme du jeu de Sokolov ne change pas non plus. Son toucher nuancé, sa technique de pédale saisissante, ses stupéfiantes modulations de couleurs, il ne se relâche pas d’un iota. Avant l’entracte, cet homme de 73 ans a rassemblé 17 œuvres pour clavier d’Henry Purcell (en réalité destinées au clavecin ou à l’épinette) en une pièce de 35 minutes. De courtes suites de mouvements, de danses et d’airs folkloriques, que Sokolov agrémente de trilles et d’ornements comme si son piano à queue bourdonnait de colibris.

Un baroque aérien, avec des ponctuations douces, des affects discrets, des dynamiques finement ciselées : Sokolov se prépare à Mozart avec Purcell ; l’Adagio en si mineur est précédé de la Sonate en si majeur K. 333, tout aussi audacieuse sur le plan harmonique. Dans la Sonate, Sokolov élargit l’espace sonore à un jeu orchestral imaginaire avec un instrument soliste, caresse et hésite, et parfois tonne, tandis que l’Adagio évoque des associations de quatuor à cordes. (…)

GRIGORY SOKOLOV

VE 2 JUIN 2023

19 h 45 – 22 h
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Grigory Sokolov
piano

Il arrive semblable au nouveau millésime d’un grand vignoble, avec son caractère, sa couleur, ses reflets de fruits. Le programme que Maestro Grigory Sokolov a choisi d’interpréter se montre d’une rare originalité.

Henry Purcell au piano représente une première mondiale, du moins à ce niveau d’interprétation et avec une telle concentration d’œuvres !

Il fallait au moins le talent de Grigory Sokolov pour affronter un tel défi. Pourtant le compositeur anglais dédie les oeuvres au programme aux instruments à clavier, ce qui confère évidemment à la démarche toute sa cohérence.

La deuxième partie de la soirée est consacrée à Wolfgang Amadeus Mozart.

Au-delà de la magnificence de leur musique, les deux compositeurs se distinguent notamment par leur universalité et par leur ancrage dans la culture populaire et cinématographique. Le grand réalisateur Stanley Kubrick, pour ne citer que lui, les a invités dans deux de ses films, “Orange mécanique” (Music for the Funeral of Queen Mary, de Purcell) et “Barry Lyndon” (La Marche des prêtres, tirés d’Idoménée de Mozart).

Henry Purcell (1659-1695)

Ground in Gamut en sol majeur Z. 645

Suite n° 2 en sol mineur Z. 661

Prelude
[Almand]
Corant
Saraband

A New Irish Tune [Lilliburlero] en sol majeur Z. 646
A New Scotch Tune  en sol majeur Z. 655
[Trumpet Tune, called the Cibell] en do majeur Z.T. 678

Suite n° 4 en la mineur Z. 663

Prelude
Almand
Corant
Saraband

Round O en ré mineur Z.T. 684

Suite n° 7 en ré mineur Z. 668

Almand, very slow “Bell-bar”
Corant
Hornpipe

Chacone en sol mineur Z.T. 680

— Pause —

W.A. Mozart (1756-1791)

Sonate n° 13 en si bémol majeur Kv 333 (315c) op. 7 n° 2

Allegro
Andante cantabile
Allegretto grazioso

Adagio en si mineur Kv 540

«  La personnalité entière d’Aurèle Nicolet et son Art resteront une éternelle source d’inspiration et d’admiration infinie. Il m’a permis de devenir adulte. »

Emmanuel Pahud

Dans “Des mots sur une vie”, en amont du concert hommage à Aurèle Nicolet, découvrez des témoignages touchants tirés notamment du livre “Empreintes” paru en 2021, que dédicaceront à l’issue du concert les musiciens et Carole Reuge, initiatrice de l’ouvrage.

Né à Neuchâtel en 1926, personnalité marquante du 20e siècle dans le domaine de la musique, véritable légende de la flûte traversière, Aurèle Nicolet fut première flûte solo de l’Orchestre Philharmonique de Berlin de 1950 à 1959 avant d’embrasser une carrière de soliste et de pédagogue, Emmanuel Pahud, également première flûte solo à Berlin depuis maintenant 30 ans fut son élève.

« Cette façon unique de jouer perdure encore aujourd’hui à travers ses anciens élèves, parmi lesquels Emmanuel Pahud – dont on reconnaît l’empreinte « Nicolet » – et les générations après lui. »

Carole Reuge, coordination et composition du livre « Empreintes ».

HOMMAGE A AURÈLE NICOLET

VE 12 MAI 2023

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Emmanuel Pahud flûte

Kolja Blacher violon

Jennifer Stumm alto

Jens Peter Maintz violoncelle

Christine Schornsheim clavecin

Pour en savoir plus, suivre la flèche ci-dessous.

Emmanuel Pahud, flûte
Kolja Blacher, violon
Jennifer Stumm, alto
Jens Peter Maintz, violoncelle
Christine Schomsheim, clavecin

HOMMAGE À AURÈLE NICOLET

Emmanuel Pahud a élaboré un programme qui traduit à merveille la curiosité sans fin de son illustre prédécesseur, à l’occasion du 95e anniversaire de sa naissance.

De Bach à Boulez, de Mozart à Widmann, entouré de quatre de ses collègues et amis réunis par le plus haut niveau artistique, il rend ainsi un hommage touchant à un homme et à un musicien d’exception, dont il fut très proche, et qui a toujours gardé un profond attachement à sa région natale.

Jean-Sébastien Bach
Sonate en trio extraite de l’Offrande musicale en ut mineur pour flûte, violon et continuo BWV 1079, dite Sonata sopr’il soggeto Reale a traversa, violino e continuo

Pierre Boulez
Mémoriale pour flûte solo

Jean-Sébastien Bach
Suite anglaise n° 2 en la mineur BWV 807

Joseph Haydn
Trio n° 1 pour flûte, violon et violoncelle en ut majeur Hob. IV : 1, dit Trio de Londres

Ludwig Van Beethoven
Trio à cordes n° 3 en sol majeur op. 9 n° 1 

Jörg Widmann
Petite Suite pour flûte (option avec violoncelle et gong) (2016)

Wolfgang Amadeus Mozart
Quartet pour flûte et trio à cordes en ré majeur KV 285 

Créée par Emmanuel Pahud, La Petite Suite a été écrite par Jörg Widmann en 2016, peu après la mort d’Aurèle Nicolet. “Sa musique est à la fois extrêmement expressive, pure et intense, mais aussi terriblement espiègle et malicieuse, cette intensité et vivacité qui me rappellent la personne et le regard de Nicolet”. Emmanuel Pahud, à propos de Jörg Widmann.

Romances, avec Emmanuel Pahud et le pianiste Eric Le Sage, Warner Classics, 5 mai 2023

Aurèle Nicolet fut sa vie durant tourné vers la musique d’aujourd’hui. Il était toutefois très difficile à son époque d’interpréter en concert des partitions récentes, alors le maestro réservait régulièrement des petites surprises à son auditoire ! Ici “…explosante-fixe… de Pierre Boulez, version pour flûte solo.

Le  Rondeau. Allegretto du Quatuor en ré majeur KV 285 de Mozart, au programme du concert du 12 mai.

L’altiste Jennifer Stumm nous parle de son instrument, de manière très touchante.

L’Allegro du Quatuor en ré majeur KV 285 de Mozart, au programme du concert du 12 mai.

“Vous vous rendez compte que ce n’est pas habituel. Il ne s’agit pas simplement de deux bons pianistes qui jouent ensemble. Ils ressentent la plus petite, la plus individuelle des interprétations de l’autre.”

Sir Neville Marriner

Mozart, Sonate pour deux pianos en ré majeur KV 448. Konzerthaus Dortmund, 25 juin 2019. Enregistrement live.

LE SACRE DU PRINTEMPS

SA 11 MARS 2023

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Lucas & Arthur Jussen pianos

Un sacré Duo de “frangins” pour un Sacre.
Bienvenue au printemps !

Une œuvre majeure de l’histoire de la musique, Le Sacre du Printemps de Stravinsky, dans sa version pour deux pianos, par “The Fab Two”, le Duo de pianistes Lucas & Arthur Jussen, dans l’une des acoustiques les plus réputées.

Que demander de plus ? La Valse de Ravel et la Sonate en ré majeur KV 448 de Mozart, pour deux pianos également, et encore Lebensstürme D 947 de Schubert, pour piano à quatre mains, l’occasion de découvrir ce concentré de talent sur un seul et même clavier.

Offrant sur scène une rare complicité, les deux jeunes néerlandais affolent la planète musique. Une soirée d’un très haut niveau artistique s’annonce samedi 11 mars à 19h45 à la Salle de musique de La Chaux-de-Fonds !

Wolfgang Amadeus Mozart
Sonate pour deux pianos en ré majeur KV 448

Allegro con spirito
Andante
Molto Allegro

Franz Schubert
Allegro en la mineur pour piano à quatre mains “Lebensstürme” op. 144, D 947 

Maurice Ravel
La Valse. Poème chorégraphique pour deux pianos

Igor Stravinski
Le Sacre du Printemps, version pour deux pianos

I. L’Adoration de la Terre
Introduction
Les Augures printaniers
Jeu du rapt
Rondes printanières
Jeux des cités rivales
Cortège du Sage : Le Sage
Danse de la Terre

II. Le Sacrifice
Introduction
Cercles mystérieux des adolescentes
Glorification de l’élue
Evocation des ancêtres
Action rituelle des ancêtres
Danse sacrale

EROS, THANATOS AND THE SUN

Concert-spectacle en création

MA 14 FEV 2023

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Pascal Auberson

Ariane Haering

Gaspard Glaus

pianos, keyboard, sampler, percussions à main, guitares et voix

Mardi 14 février, jour de l’amour et du hasard, Perspectives Musiques vous invite à vous immerger dans l’acoustique délirante de la Salle de musique de La Chaux-de-Fonds…

Pascal Auberson, Ariane Haering et Gaspard Glaus, trois sensibilités inspirées, trois pianos, 264 nuances de notes noires et blanches s’y uniront afin de célébrer par des musiques, des chansons, des mots et des rythmes, l’Éros, le Thanatos et le Soleil de nos vies.

En remontant le fleuve de notre histoire d’amour
En remontant le cours de notre histoire fleuve
Je nous vois tous les deux à la source profonde
Dans le bleu de tes yeux où les eaux se confondent (…)

Extrait de Histoire fleuve
Texte de Pascal Auberson

VE 10 FEV 2023

20 h 15 – 21 h 45
Club 44 / rue de la Serre 64, La Chaux-de-Fonds

Musiques et fusion des styles, mythe ou réalité ?
Une évocation de quelques tentatives.

Club-44.ch

Gaspard Glaus par Pascal Auberson

Il fallait pour ce faire que je m’entoure de musiciens qui ont la même envie, le même désir de travailler la chose écrite mais aussi de prendre le temps de chercher ensemble tout en décloisonnant nos univers si longtemps enfermés dans des modes, dans des genres, dans des postures bien établies sans perdre toute fois l’identité de chacun. C’est avec Gaspard Glaus, ami de toujours que j’ai débuté ma carrière. Nous avions vingt ans et une passion commune pour la scène. Lire la suite

Ariane Haering par Pascal Auberson

Je suis très heureux qu’une telle personnalité, une si grande pianiste reconnue loin à la ronde accepte ma proposition avec tant de joie et de simplicité. Il est assez rare dans ce monde de compétition acharnée que des artistes de cette notoriété accepte avec une si grande facilité de se remettre en question.

C’est grâce à Gaspard Glaus que j’ai rencontré musicalement Ariane Haering lors d’un streaming en ces temps de Covid 19 derrière un écran plat. Lire la suite

Ariane Haering sur Eros, Thanatos & the Sun:
Retrouvailles, frisson musical et amitiés

En déroulant le fil de mon récital, un lien imperceptible se tisse. Seule devant mon piano, Gaspard à distance raisonnable, Pascal derrière son écran, le désir commun de tenter le rapprochement de nos passions et de nos forces musicales s’impose alors.

En attente de l’événement qui allait changer le cours tranquille de mes aventures pianistiques, prête à regarder au-delà d’un horizon défini, c’est l’étincelle du duo Auberson / Glaus illuminant leur intense complicité qui saura me convaincre à oser le Oui, sans hésitation.

De mon background mozartien, beethovenien, brahmsien et stravinskien, de ces rythmes et pulsations ancestrales, vont naître nos évasions, nos accords, nos digressions harmoniques.

Un langage commun, une forme de concert/spectacle permettant d’explorer un nouvel espace de création. Chacun pour soi et infiniment unis entre un souffle, une voix, des mots, des arpèges, un flot de sostenuto et une envolée inspirée.

Nous partons chercher l’Essentiel à trois sans mâcher nos maux.

Gaspard Glaus sur Eros, Thanatos & the Sun
29 juin 2021, 19h

Première prestation de notre trio en direct pour la RTS. Dès les premières notes, je ressens une communication musicale d’un niveau et d’une intensité extrêmement forte.

Ariane, la musicalité et la sonorité, Pascal, la chaleur vocale et l’intensité rythmique, m’émeuvent à chaque mesure. Nous formons un triangle qui se déplace à travers la musique, dans la musique, dans toutes les musiques. Nos expériences mettent à portée d’oreilles Stravinski, Ravel, Bill Evans, Mozart, Purcell, l’improvisation et l’écriture.

Un rêve, pour un arrangeur, d’une beauté et d’une taille presque intimidant et follement stimulant.

Nous jouons comme si c’était la chose la plus importante du monde… et ça l’est.

Je me réjouis.

LUDWIG VAN B.

DI 4 DEC 2022

17 h – 19 h 30
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Nicolas Altstaedt violoncelle

Alexander Lonquich piano

“Depuis que nous avons joué le cycle avec Alexander, il fait partie de notre vie, et je ne veux pas passer ma vie sans Beethoven. Il nous fait découvrir tellement d’espaces et de dimensions en nous-mêmes dans notre esprit, dans l’être humain, qu’on ne pourrait découvrir sans lui.

Il se dirige vers des endroits où nous ne sommes pas encore allés, des abysses, des endroits étranges et lointains, où personne ne pourrait vous emmener.”

Nicolas Altstaedt

“Le jeune Beethoven avait une très forte personnalité. Il y a peut-être une influence venant de Haydn, de Mozart, mais c’est vraiment un Beethoven au sommet dès les premiers instants.”

Alexander Lonquich

LUDWIG VAN B.

Nicolas Altstaedt, violoncelle
Alexander Lonquich, piano

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Intégrale des Sonates pour violoncelle et piano

Sonate n° 1 en fa majeur op. 5 n° 1
Sonate n°  2 en sol majeur op. 5 n° 2
Sonate n° 3 en la majeur op. 69

Pause

Sonate n° 4 en do majeur op. 102 n° 1
Sonate n° 5 en ré majeur op. 102 n° 2

Le double CD « Beethoven complete works for fortepiano and violoncello », qui inclut en plus des cinq sonates au programme du concert les cycles de variations, est paru en 2020 chez le label Alpha Classics. Nicolas Altstaedt a tenu à enregistrer sur un instrument à cordes de boyau, un Guadagnini de Piacenza daté de 1749, et avec un archet classique. Alexander Lonquich joue sur un pianoforte, et non sur un piano moderne comme lors du concert « Ludwig van B. ».

« Durant la première écoute de l’enregistrement discographique des Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven par Nicolas Altstaedt et Alexander Lonquich, j’ai été saisi, bien incapable de deviner exactement pourquoi, juste saisi. J’ai réalisé ensuite qu’une des raisons, au milieu de cent autres, de la puissante émotion qui se dégage de leur interprétation est une pulsation d’une régularité extraordinaire, à laquelle seules une technique et une virtuosité exceptionnelles permettent d’accéder à ce point.

L’intégrale est entrée dans ma vie très tôt. Je me souviens encore des murs qui m’entouraient alors, de la lumière qui pénétrait l’espace de la pièce. C’était un coffret du Club français du disque. En le ressortant de ma bibliothèque, j’ai dû chercher le nom des deux interprètes, le pianiste Pierre Sancan et le violoncelliste André Navarra, pourtant pas des moindres à l’époque. Seule une reproduction de la signature du Maître de Bonn est visible sur le coffret – et ce n’était pas la place qui manquait avec les vinyles – un autre temps !

Simultanément aux Concertos pour piano n° 2 et 4 du compositeur avec Wilhelm Kempff, j’ai commencé par adorer la troisième sonate, l’opus 69, en la majeur, comme peut adorer un enfant, le premier thème du premier mouvement, d’une douceur qui me rassurait. Depuis ce moment, Beethoven ne m’a plus quitté. Si le tourbillon de la vie me l’a parfois fait un peu oublier, quelque part à l’intérieur de moi, sa musique a toujours murmuré son chant de courage et de bravoure. Il est un géant, bien sûr, un géant immense mais, paradoxalement, je me suis toujours senti très proche de lui, comme d’un ami.

Quand il nous entraîne dans ses contrées de silence et de nouveauté, auxquelles appartient par exemple l’Adagio con molto sentimento d’affetto de l’op 102 n° 2, c’est toujours en nous prenant par la main, avec des restes de connu, comme pour nous rassurer, nous aider à le suivre. Nous sommes déjà ailleurs mais nous ne nous en sommes pas encore aperçus.

Beethoven nous donne confiance. Sa musique s’adresse, peut-être plus que toute autre, à notre cœur, au cœur de l’humanité. L’heureuse perspective de la partager dans la merveilleuse acoustique de la Salle de musique de La Chaux-de-Fonds me laisse dans un mélange d’impatience et d’excitation. »

Frédéric Eggimann

AUTOUR DE BRAHMS

DI 13 NOV 2022

17 h – 18 h 30
Salle Faller du Conservatoire de musique neuchâtelois
Avenue Léopold-Robert 34, La Chaux-de-Fonds

Marc Pantillon piano

Marc Pantillon dédicace son disque Brahms à l’issue du concert, un disque à la trajectoire quasi romanesque !

Paru en 2005 chez Claves et réédité récemment en version augmentée chez le même label, le disque Brahms enregistré par le pianiste neuchâtelois Marc Pantillon est un peu comme une rock star. Piraté en Italie, encensé par la BBC – voir récente publication Facebook sur nos réseaux sociaux – et en Belgique, l’interprétation attise les convoitises, les œuvres aussi « de l’op. 10 à l’op. 119, c’est presque toute la vie créatrice de Brahms qui se trouve résumée. » (Extrait du livret du disque).

Programme du récital :

Wolfgang Amadeus Mozart
Fantaisie en do mineur KV 475

Johannes Brahms
Ballades et Intermezzi

Ludwig van Beethoven
Sonate n°30 en mi majeur op 109

ENDOR

VE 28 OCT 2022

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Anna Prohaska soprano

Nicolas Altstaedt violoncelle

Francesco Corti claviers

Enregistré par Espace 2

Anna Prohaska, soprano
Nicolas Altstaedt, violoncelle
Francesco Corti, claviers

En plus de leurs instruments de prédilection, les trois interprètes jouent sur divers instruments de percussion, flûte de lotus, ainsi qu’avec leurs propres voix. Lumières, maquillage et costume dans la dernière œuvre (Sister Death), Endor se révèle être un véritable spectacle.

ENDOR

La soprano Anna Prohaska, le violoncelliste Nicolas Altstaedt et le claveciniste Francesco Corti sont aussi à l’aise dans la musique de l’époque baroque que dans la musique contemporaine.

Interview croisé de Anna Prohaska et de Nicolas Altstaedt, extrait:

ENDOR – c’est ainsi que vous avez appelé votre programme. Où souhaitez-vous emmener les auditeurs* ? Quel est pour vous le cosmos imaginaire d’ENDOR ?

Anna Prohaska : La sorcière d’Endor est un personnage de l’histoire biblique de Saül, le premier roi des Israélites, de ses guerres contre les Philistins et du conflit marqué par la jalousie avec le jeune David, qui devient une menace pour lui après sa victoire contre Goliath. Saül consulte une diseuse de bonne aventure – la sorcière d’Endor – pour connaître l’issue de la bataille imminente des Israélites contre les Philistins. La sorcière d’Endor invoque l’esprit du prophète mort Samuel, qui prédit à Saül non seulement sa défaite et sa mort, mais aussi la prise de la royauté par David. Dans la rencontre de Saül avec la sorcière d’Endor, l’ancien monde païen rencontre le nouveau monde monothéiste. C’est pourquoi nous avons choisi un mélange de littérature musicale sacrée et profane.

Les figures de sorcières sont un des pivots du programme. Avec l’aria «Credete al Mio Dolore», nous avons également au programme la sorcière Morgana de l’opéra Alcina de Haendel. Morgana est la sœur d’Alcina. Nous avons tiré de l’opéra Saul de Haendel la grande scène de la sorcière avec l’aria «Infernal Spirits» et encore l’aria «Author of Peace» de Saül.

Une autre impulsion importante pour ce programme est venue de Wolfgang Rihm. Il y a quelques années, il avait le projet de composer un opéra pour le Staatsoper de Berlin, d’après la pièce de théâtre Saül de Botho Strauß, qui n’a finalement pas été écrit. Dans cet opéra, je devais incarner la vieille sorcière d’Endor. Nicolas et moi avons alors demandé à Wolfgang Rihm d’écrire une nouvelle œuvre pour notre programme. Il était donc tout à fait logique d’utiliser ce matériau, qui s’était probablement déjà concocté dans sa tête, pour la prière de la sorcière d’Endor. La composition a été terminée très rapidement et pour nous, c’était fantastique que ces deux idées initiales de programme se soient ainsi réunies.

Pour les personnes moins attachées à la Bible, ENDOR évoque peut-être plutôt des sagas contemporaines comme Star Wars ou Le Seigneur des anneaux.

Anna Prohaska : C’est drôle que vous disiez cela, car je suis un grand fan de Star Wars ! Je pense bien sûr toujours à Endor, à cette planète, cette lune-forêt en fait, dans le sixième épisode Le Retour du Chevalier Jedi, sur laquelle la bataille finale contre l’Empire a été gagnée, et où vivent les Ewoks, ces petits êtres douillets qui se battent ensuite à coups de bâton et de pierre contre la grande machinerie impériale. Cela a certainement été tiré de la Bible par George Lucas, la plupart des mots inventés viennent en effet de la mythologie chez lui.

John Tavener (1944 – 2013)
Dante, de Akhmatova Songs (1993)
pour soprano et violoncelle

Franz Tunder (1614 – 1667)
An Wasserflüssen Babylon (1645)
pour soprano, violoncelle et orgue

Vincenzo Bonizzi (died 1630)
“Pis ne me peux venir” (1626)
Passeggiata pour violoncelle et clavecin

Georg Friedrich Händel (1685 – 1759)
Vo’ far guerra, from: Rinaldo, 2nd act HWV 57 (1711)
pour soprano, violoncelle et clavecin

Georg Friedrich Händel (1685 – 1759)
Author of Peace, from Saül, 2nd act HWV 53 (1738)
pour soprano, violoncelle et clavecin

Joseph-Nicolas Scythes-Pancrace Royer (1703 – 1755)
Marche des Scythes, du Premier livre des pièces de clavecin (1746)
pour clavecin

Alexander Cherepnin (1899 – 1977)
Tartar Dance, de Songs and Dances (1953)
pour violoncelle et piano

Luciano Berio (1925 – 2003)
Abbagnata, Ninna Nanna, Ladata, de Naturale (1985)
pour violoncelle, celesta et bande

Wolfgang Rihm (*1952)
Gebet der Hexe von Endor
à partir de la pièce Saül by Botho Strauß
Cantate pour soprano et violoncelle
(Composition commandée par le Berliner Festspiele / Musikfest Berlin)

John Tavener
Smert (Tod), from Akhmatova Songs (1993)
pour soprano et violoncelle

Georg Friedrich Händel
Infernal Spirits, from Saül, 3rd act, 2nd scene HWV 53 (1738)
pour soprano, violoncelle et orgue

Marin Marais (1656 – 1728)
Le Tourbillon de la Suite d’Un Goût Étranger (1717)
pour violoncelle et clavecin

Georg Friedrich Händel
Credete al Mio Dolore, de Alcina, 3e act, 1e scene HWV 34 (1735)
pour soprano, violoncelle et clavecin

Heinrich Scheidemann (1596 – 1663)
Pavana Lachrymae en ré mineur WV 106
pour clavecin

Jörg Widmann (*1973)
Sister Death   15′
underworld scene from Babylon
(adapté pour soprano, violoncelle et instruments à claviers)
Text de Peter Sloterdij

Lucie Horsch interprète Ornithology de Charlie Parker durant une session d’enregistrement de son dernier disque “Origins”, paru en septembre 2022 chez Decca Classics.

Lucie Horsch dans les 2e et 3e mouvements du Concerto pour flautino et cordes RV 443 d’Antonio Vivaldi, avec lequel se conclura le concert du 21 octobre.

FULGURANCES

VE 21 OCT 2022

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Lucie Horsch flûte à bec

Concerto de’ Cavalieri

Marcello Di Lisa direction

La flûtiste à bec néerlandaise Lucie Horsch est devenue notre remplaçante de luxe, Fatma Said se trouvant malheureusement devant l’obligation d’annuler ses prochains concerts. Au lieu de l’Orient, nous voici désormais parti.e.s pour l’Italie et la musique de Vivaldi, Corelli et Sammartini, dans un programme de feu qui rechargera vos batteries pour plusieurs semaines !

 

Lucie Horsch, flûte à bec
Concerto de’ Cavalieri
Marcello Di Lisa, direction

VIOLONS
Paolo Perrone
Antonio De Secondi
Gabriele Pro
Katarzyna Solecka
Gabriele Politi
Giancarlo Ceccacci

ALTO
Ettore Belli

VIOLONCELLE
Luca Peverin

BASSON
Maria De Martini

CONTREBASSE
Luca Cola

CLAVECIN
Marco Silvi

FULGURANCES

Une sélection de chefs-d’œuvre “pyrotechniques” du baroque italien !

Avec la jeune virtuose Lucie Horsch, Concerto de’ Cavalieri vous invite à un voyage dans le répertoire de la flûte à bec – l’un des principaux instruments solistes de la musique des XVIIe et XVIIIe siècles – au sein du baroque italien et de ses principaux maîtres : Antonio Vivaldi (1678-1741), qui représente à lui seul le style et l’esthétique du baroque vénitien ; Arcangelo Corelli (1653-1713), l’un des auteurs les plus célèbres de l’école romaine ; et le compositeur milanais Giuseppe Sammartini (1695-1750), authentique innovateur de la forme concertante à son époque et longtemps ambassadeur de la musique italienne en Angleterre à la “cour” de Georg Friedrich Händel.

Virtuosité tempétueuse et modernité absolue sont en effet les caractéristiques incontestées d’un programme centré sur les œuvres de Vivaldi et comprenant notamment la vigoureuse Sinfonia en sol majeur de l’opéra La Verità in cimento RV 739, le vibrant Concerto pour cordes en ré majeur RV 121 et surtout les célèbres Concertos n° 8 en la mineur et n° 5 en la majeur, tous deux extraits de L’Estro armonico Op. 3, l’un des plus importants recueils de concertos pour violon de toute l’époque baroque. L’utilisation experte du violon solo concertant, la tension rythmique vibrante et la linéarité transparente typique du style de Vivaldi sont des caractéristiques indélébiles de ces pièces, qui sont aussi de splendides exemples de l’alliance entre chant expressif et virtuosité.

Dans un autre ordre d’idées, le Concerto pour flûte et cordes RV 443 montre à quel point Vivaldi a été un expérimentateur actif du rapport conceptuel entre la musique et la nature, et à quel point il a exploré les possibilités les plus profondes des instruments musicaux pour restituer les multiples atmosphères et nuances naturelles – dans ce cas le chant des oiseaux, même si c’est d’un point de vue indirect – à travers une utilisation parfois bizarre d’effets ou de dispositifs techniques. Dans ce concerto, en effet, le potentiel virtuose de la flûte à bec vise entièrement à une représentation idéale et à un effort de description à la fois merveilleusement “naturel” et “artificiel”.

Dans chaque note, en tout cas, toutes ces pièces révèlent, comme le dit aussi le titre de la collection L’estro armonico, un esprit d’expérimentation audacieux et la virtuosité instrumentale la plus moderne, des caractéristiques durables qui ont propulsé l’école vénitienne et toute la musique baroque dans le XVIIIe siècle mûr, à travers un nouveau style scintillant qui était alors considéré comme révolutionnaire.

D’autre part, deux concertos renommés de Sammartini et de Corelli sont inclus : un programme montrant la puissance musicale de la flûte à bec ne devrait en effet pas faire abstraction du vif et fougueux Concerto pour flûte à bec en fa majeur de Sammartini qui montre clairement – si différemment des concertos de Vivaldi – l’évolution fondamentale du goût baroque vers le style galant. Cette œuvre d’une écriture exquise est d’un grand intérêt en raison de la présence simultanée de formes clairement baroques et d’autres plus raréfiées, notamment en termes d’harmonie. Le résultat est une composition hybride au charme noble, représentative de la phase de transition qui allait bientôt dépasser l’ancienne esthétique.

Au contraire, le Concerto Grosso en ré majeur Op. 6 n° 4 de Corelli est un chef-d’œuvre appartenant entièrement au baroque italien ; avec lui, le Concerto Grosso atteint le plus haut niveau de perfection formelle et le recueil de Corelli devient en effet le modèle incontesté de cette époque et une référence pour les compositeurs ultérieurs. Caractérisée par une simplicité formelle, cette partition représente un exemple efficace et extrêmement élégant du style romain, avec toutes ses caractéristiques et ses thèmes saillants : atmosphères magnifiques, calme pastoral, lyrisme élégiaque, mélodies séduisantes.

Commentaire ci-dessus: Marcello Di Lisa

Antonio Vivaldi
Sinfonia en sol majeur de “La Verità in cimento” RV 739
Allegro – Andante – Allegro

Giuseppe Sammartini
Concerto en fa majeur pour flûte à bec et cordes
Allegro – Siciliano – Allegro assai

Antonio Vivaldi
Concerto pour cordes en ré majeur RV 121
Allegro molto – Adagio – Presto

Antonio Vivaldi
Concerto en la mineur de “L’estro armónico” op. 3 n° 8
Allegro – Larghetto e spiritoso – Allegro
Lucie Horsch, flûte à bec, Paolo Perrone, violon

Arcangelo Corelli
Concerto grosso en ré majeur Op. 6 n° 4
Adagio, Allegro – Adagio, Vivace – Allegro
Lucie Horsch, flûte à bec, Antonio De Secondi, violon

Antonio Vivaldi
Concerto en la majeur pour 2 violons et cordes tiré de “L’estro armónico”, op. 3 n° 5
Allegro – Largo – Allegro
Paolo Perrone, Antonio De Secondi, violons

Antonio Vivaldi
Concerto en sol majeur pour flautino et cordes RV 443
Allegro – Largo – Allegro molto

AMAZONE

JE 23 JUIN 2022

19 h 45 – 21 h 15
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Ensemble Jupiter

Thomas Dunford
luth & direction artistique

Lea Desandre
mezzo-soprano

Jean Rondeau Portrait VI

Enregistré par RTS-Espace 2

Vers la lettre de nouvelles “concert AMAZONE 23 juin”

Revivez le concert sur Espace 2, à l’enseigne de L’été des festivals

Lea Desandre, l’ensemble Jupiter et Thomas Dunford lors de l’enregistrement du disque Amazone, Erato/Warner Classics, septembre 2021.

Thomas Dunford, luth et direction artistique
Lea Desandre, mezzo-soprano
Théotime Langlois de Swarte, violon
Louise Ayrton, violon
Jasper Snow, alto
Cyril Poulet, violoncelle
Salomé Gasselin, viole de gambe
Elodie Peudepièce, contrebasse
Jean Rondeau, clavecin
Keyvan Chemirani, percussions

AMAZONE

Pour son premier récital solo au disque, l’étoile montante de la scène lyrique, Lea Desandre, s’entoure fidèlement des musiciens de Jupiter, avec qui elle collabore depuis la création de l’Ensemble. Les Amazones seront à l’honneur dans un programme franco-italien, nationalités de l’artiste, traversant le répertoire baroque avec de nombreuses redécouvertes mondiales.

Les figures des Amazones ont été une grande source d’inspiration pour les compositeurs du 18ème siècle. On retrouve alors dans leurs œuvres des personnages féminins récurrents : des reines (Antiope, Mitilene, Hippolyte, Talestri, Marthésie) ou des androgynes, à la fois féminines et guerrières. Des lauriers victorieux de la guerre aux passions et aux plaintes amoureuses, ce programme est une dédicace faite à ces figures féminines et emblématiques, et un voyage sur l’état d’âme et l’état d’être de ces femmes guerrières. Cette diversité de caractères permet d’alterner des airs très contrastés : lamenti, grandes scènes lyriques, pièces guerrières, airs de fureur, récits, airs tendres, pièces instrumentales.

Francesco PROVENZALE Lo schiavo di sua moglie “Non posso far”

Francesco CAVALLI Ercole Amante : Sinfonia Acte 1

Francesco PROVENZALE Lo schiavo di sua moglie “Lascatemi morire”

Giovanni Buonaventura VIVIANI Mitilene “Muove il pie fuorie d’averno”

Georg Caspar SCHÜRMANN Die Getreue Alceste : Sinfonia pour la tempête

Carlo PALLAVICINO L’Antiope “Vieni, corri”

Carlo PALLAVICINO L’Antiope “Sdegni furori barbari”

François-André Danican PHILIDOR Les Amazones : Marche – Thalestris – Marche

Marin MARAIS “L’américaine”

André-Cardinal DESTOUCHES Marthésie “Ô Mort ! Ô triste mort”

François COUPERIN Second livre des pièces de clavecin “L’Amazone”

André-Cardinal DESTOUCHES Marthésie “Quels coups me réservait la colère céleste”

Antonio VIVALDI Ercole sul Termodonte : 1er mouvement, Ouverture

Georg Caspar SCHÜRMANN Die Getreue Alceste (1719) “Non ha fortuna il pianto mio”

Antonio VIVALDI Ercole sul Termodonte (1723) : 2ème mouvement, Ouverture

Giuseppe DE BOTTIS Mitilene Regina delle Amazzoni (1707) “Lieti fiori”

Antonio VIVALDI Ercole sul Termodonte (1723) : 3ème mouvement, Ouverture

Antonio VIVALDI Ercole sul Termodonte (1723) : “Onde chiare che sussurate”

Antonio VIVALDI Ercole sul Termodonte (1723) : “Scendero, volero, gridero”

DIALOGUE SUR LE LEVER ET LE COUCHER DU ROI

ME 1ER JUIN 2022

19 h 45 – 21 h 15
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Jean Rondeau clavecin

Thomas Dunford luth

Jean Rondeau Portrait V

Billetterie

Lire la vidéo

Thomas Dunford et Jean Rondeau durant l’enregistrement du disque “Barricades”. Erato/Warner Classics.

DIALOGUE SUR LE LEVER ET LE COUCHER DU ROI

Le règne de Louis XIV (de 1661 à 1715) fut particulièrement riche sur le plan artistique. Grand amateur d’art en général, et de musique en particulier, le roi chantait, jouait de la guitare et avait un goût fort prononcé pour la danse. La musique était omniprésente à la cour et accompagnait aussi bien les moments exceptionnels que les rituels quotidiens. Du Grand Lever au Souper et au Coucher, le cérémonial rigoureux qui rythmait la vie du monarque a suscité des pièces d’acteurs majeurs de la vie musicale du long règne de Louis XIV.

Robert De Visée (v. 1650-1665 – après 1732)
Suite en ré mineur (luth et clavecin)

Marin Marais (1656-1728)
Les Voix humaines, Lentement (de la Suite n°3, Second livre de pièce de viole, luth)

François Couperin (1668-1733)
Premier Prélude en do majeur (de L’Art de toucher le clavecin)
La Ménetou, Le Dodo ou l’amour au berceau, La Ténébreuse, La Favorite (luth et clavecin)

Jean-Henry D’Anglebert (1629-1691)
Prélude (de la Suite en ré mineur, clavecin)
Sarabande Grave (luth et clavecin)

Antoine Forqueray (père, 1672-1745)
Jean-Baptiste Antoine Forqueray (fils, 1699-1745)
La Portugaise
La Sylva
Jupiter
(Luth et clavecin)

SONATES

VE 20 MAI 2022

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Liya Petrova violon

Adam Laloum piano

Enregistré par RTS-Espace 2

Billetterie

Perspectives Musiques accueille la nouvelle perle du violon, Liya Petrova, 1er Prix du Concours Carl Nielsen en 2016 et le pianiste Adam Laloum, 1er Prix du Concours Clara Haskil en 2009 et vainqueur en 2017 des Victoires de la Musique dans la catégorie “Instrumentiste de l’Année”. Ensemble, ils interprètent trois chefs-d’œuvre du répertoire pour violon et piano: la 2e Sonate de Johannes Brahms ainsi que les Sonates de Claude Debussy et César Franck.

Vers la dernière lettre de nouvelles.

SONATES

Johannes Brahms
Sonate pour violon et piano n° 2

Claude Debussy
Sonate pour violon et piano 

César Franck
Sonate pour violon et piano

BACH PICCOLO

MA 3 MAI 2022

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Mario Brunello
violoncelle piccolo

Enregistré par RTS-Espace 2

Billetterie

BACH PICCOLO

Une lecture “piccolo” des Sonates et Partitas de Jean-Sébastien Bach, à vivre comme une nouvelle expérience sonore, comme un voyage aux confins de l’imaginaire.

Mario Brunello, 1er Prix au Concours Tchaikovski en 1986, nous fait redécouvrir le violoncelle piccolo. Brunello joue un violoncelle Maggini précieux fabriqué au début des années 1600. Il éprouve cependant de plus en plus d’affection ces dernières années pour le « violoncelle piccolo ». Le violoncelle piccolo — comme son nom l’indique, est une version plus petite du violoncelle. Il partage l’accordage d’un violon, tout en conservant une grande partie de la résonance et de la profondeur du violoncelle. Brunello a exploité tout le potentiel de cet instrument dans des performances révélatrices du répertoire baroque du violon, en se concentrant sur les chefs-d’œuvre de Bach, Vivaldi et Tartini.

Johann Sebastian Bach

Sonate n° 1 en sol mineur pour violon BWV 1001

Partita n° 1 en si mineur pour violon BWV 1002

Partita n° 2 en ré mineur pour violon BWV 1004

VARIATIONS GOLDBERG

MA 15 MARS 2022

19 h 45 – 21 h 15 (sans pause)
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Jean Rondeau clavecin
J.S. Bach, Variations Goldberg

Jean Rondeau Portrait IV

Billetterie

J.S. BACH
VARIATIONS GOLDBERG BWV 988

Aria
Variations 1 à 30
Aria da capo

« Bach tient tout entier dans les Variations Goldberg… toute sa musique y est présente… et c’est une œuvre que je vais, sans nul doute, explorer jusqu’à la fin de mes jours »
Jean Rondeau

Impatience est le mot qui convient le mieux pour qualifier le sentiment actuel du public adepte de grands événements, dans l’attente de l’interprétation prochaine par Jean Rondeau de l’un des sommets incontestés dans l’immense production de Bach : les Variations Goldberg, publiée, en 1742, au soir de la vie du compositeur. Non moins attendue, la version discographique de l’œuvre vient de sortir chez le label Erato / Warner Classics. Jean Rondeau signera son nouveau disque à l’issue du concert.

On a longtemps soutenu que les Variations Goldberg avaient été composées à l’intention du comte von Keyserling, ancien ambassadeur de Russie auprès de la cour de Saxe. « Souffrant d’insomnies et ne trouvant de véritable apaisement que dans la musique, c’est pour combler le vide de ses nuits sans sommeil » qu’il aurait adressé cette commande à Bach, mission étant donnée à son protégé, un jeune claveciniste du nom de Goldberg, lui-même formé à l’école des Bach, de lui administrer quotidiennement cette œuvre à titre de cure neuro-musicale. S’il s’agit en fait plutôt d’une légende, l’histoire est jolie et une petite part de vérité y subsiste tout de même, puisqu’on rapporte que Bach offrit au comte un exemplaire des Variations, que celui-ci fut enthousiasmé par cette musique et qu’il en récompensa le compositeur par une coupe en or.

« Une ode au silence » : c’est ainsi que le claveciniste Jean Rondeau définit les Variations Goldberg de Bach. « Je considère qu’elles furent écrites pour le silence, en ce sens qu’elles se substituent au silence ». Dans la phase préparatoire de cet enregistrement, Jean Rondeau a consulté une édition conservée à la Bibliothèque Nationale comportant des annotations qui sont de la main même de Bach. « Me plonger dans ce document précieux m’a aidé à faire les choix que j’ai ressentis comme les plus authentiques ». Jean Rondeau exécute ce corpus de variations dans sa forme la plus complète, en effectuant toutes les reprises et en distillant des silences mûrement pensés.

Source paragraphe 3 : musicologie.org

AMINTA E FILLIDE

SA 15 JAN 2022

19 h 45 – 21 h 15 (sans pause)
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds
Billetterie

Enregistré par RTS-Espace 2
Concert unique en Suisse

Les Arts Florissants

William Christie direction et clavecin

Ana Vieira Leite soprano (Aminte)

Shakèd Bar mezzo-soprano (Fillide)

Emmanuel Resche violon

Théotime Langlois de Swarte violon

Sophie de Bardonnèche alto

Félix Knecht violoncelle

Joseph Carver contrebasse

AMINTA E FILLIDE

Georg Friedrich Haendel

Sonate en trio en ut mineur HWV 386a (11′)

Duetto da Camera “No, di voi non vo’ fidarmi” HWV 189 (6′)

Sonate en trio en si bémol majeur HWV 388 (12′)

Aminta e Fillide, HWV 83 (50′)

Aminta e Fillide a été composé à Rome au début du 18e siècle par un jeune Georg Friedrich Haendel. Près d’une heure durant, ce petit bijou décrit les assauts amoureux du jeune berger Aminta (Ana Vieira Leite), auxquels résiste la nymphe Fillide (Shakèd Bar) jusqu’à ce que Cupidon, dieu de l’amour dans la mythologie romaine, ne s’en mêle. Certains airs de Aminta e Fillide ont été réutilisés par Haendel dans des opéras ultérieurs, notamment Agrippina (1709) et Rinaldo (1711), ce qui confère à l’oeuvre un air familier malgré ses rares apparitions sur la scène musicale.

Une histoire pour rêver un peu.
Nous en avons tant besoin.

MELANCHOLY GRACE

JE 11 NOV 2021

19 h 45 – 21 h 15
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Jean Rondeau clavecin italien

Jean Rondeau Portrait III

Enregistré par Espace 2

Vers la lettre de nouvelles

En collaboration avec le Club 44, le Nouvel Ensemble Contemporain et le Centre de culture ABC

MELANCHOLY GRACE

Titre également de l’album sorti chez Erato Warner Classics en mai 2021.

“Ces sons équivoques se réfléchissant, se faisant écho, font tinter les clochettes de l’affect, dans le cosmos musical. Serait-ce le rêve qui m’a amené à cet album ? Entendre par-dessus les siècles d’histoire et d’habitude la musique des compositeurs de la Renaissance tintinnabuler au coeur de la nuit, comme l’écho délicat d’étoiles depuis longtemps passées qui nous éclairent encore.”

Girolamo Frescobaldi (1583 – 1643)
Toccata Settima
The second book of Toccatas, Canzoni etc. 1637

Laurencinius di Roma ? (v. 1567 – v. 1625)
Fantaisie de Mr. de Lorency
Manuscrit Bauyn, c. 1660

Luigi Rossi ? (v. 1597 – 1653)
Passacaille Del Seigr. Louigi
Manuscrit Bauyn, c. 1660

Orlando Gibbons (1583 – 1625)
Pavana (CCXCII.) in A minor based on Lachrymae

Giovanni Picchi (v. 1571 – 1643)
Ballo alla Polacha con il suo Saltarello – I
Intavolatura di Balli d’Arpicordo (Venise 1618)

John Bull (v.1562 – 1628)
Melancholy Pavan
Melancholy Galliard

Anonyme, attribué à Heinrich Scheidemann (1595 – 1663)
Pavana Lachrymae d’après Dowland WV 106

Giovanni Picchi (v. 1571 – 1643)
Ballo alla Polacha con il suo Saltarello – II
Intavolatura di Balli d’Arpicordo (Venise 1618)

Luzzasco Luzzaschi (1545 – 1607)
Toccata del 4° Tono

Bernardo Storace (v. 1637 – v. 1707)
Recercar di Legature
Selva di varie compositioni d’intavolatura per cimbalo ed organo (Venezia, 1664)

Girolamo Frescobaldi (1583 – 1643)
Toccata Quarta
The first book of Toccatas, Partitas etc. 1637

Giovanni Picchi (v. 1571 – 1643)
Ballo alla Polacha con il suo Saltarello – III
Intavolatura di Balli d’Arpicordo (Venezia 1618)

Antonio Valente (1520? – après 1580)
Sortemeplus, con alcuni fioretti (Sortez mes pleurs) d’après Philippe de Monte
Intavolaturo De Cimbalo (Napoli, 1578)

Gregorio Strozzi (1615 – 1687)
Toccata quarta per l’elevatione
Capricci da sonare cembali et organi (Napoli 1687)

Jan Pieterszoon Sweelinck (1562 – 1621)
Fantasia Chromatica

LE MYSTERE MUSICAL

ME 10 NOV 2021

20 h 15 – 21 h 45
Club 44 / rue de la Serre 64, La Chaux-de-Fonds

Jean Rondeau & Julian Sykes

Rencontre

Jean Rondeau Portrait II

Vers la lettre de nouvelles

LE MYSTERE MUSICAL
Un doute vivant comme ligne de crête

« Sachez ne pas me savoir » écrit Jean Rondeau dans le livret de son dernier album Melancholy Grace, donnant la parole à la Musique qui, pourtant, comme il le décrit, ne se lie peut-être à notre vocable que par le biais du silence.

Il s’agira ici de tourner autour de différents thèmes tels que l’interprétation, le rapport au texte musical, le mystère musical, le concert et ses codes, les différents gestes musicaux, le mouvement, la pédagogie et, si le temps nous le permet, bien d’autres sujets encore, le tout sous la forme d’un échange improvisé.

Jean Rondeau nous dit que la musique n’est pas son moyen d’expression, mais bien l’expression de la musique elle-même. Il reste très attaché au verbe et à l’échange avec son public. Cette conversation permettra un autre contact, qu’il affectionne, et qui complétera le portrait de cette saison musicale qui s’annonce, on l’espère, joyeuse !

WOLFGANG &
THE JAZZ

MA 2 NOV 2021

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Quatuor Ebène

Martin Fröst clarinette

Concert enregistré par RTS-Espace 2

WOLFGANG & THE JAZZ

Wolfgang Amadeus Mozart
Quintette avec clarinette en la majeur K. 581

Leoš Janáček
Quatuor à cordes n°1 “Kreutzer Sonata”

Deuxième partie surprise JAZZ +

CARL PHILIPP EMANUEL BACH

JE 21 OCT 2021

19 h 45 – 21 h 45
Salle de musique / avenue Léopold-Robert 27, La Chaux-de-Fonds

Nevermind Quartet

Jean Rondeau Portrait I

Concert enregistré par RTS-Espace 2

CARL PHILIPP EMANUEL BACH

Sonate pour clavier Wq 48/6 H. 29
Adagio (transcription pour quatuor)

Quatuor en la mineur Wq 93, H 537

Quatuor en ré majeur Wq 94, H 538

Quatuor en sol majeur Wq 95, H 539

Sonate pour clavier Wq 70 H. 133
Andante con tenerezza (transcription pour quatuor)