Gaspard Glaus par Pascal Auberson
Il fallait pour ce faire que je m’entoure de musiciens qui ont la même envie, le même désir de travailler la chose écrite mais aussi de prendre le temps de chercher ensemble tout en décloisonnant nos univers si longtemps enfermés dans des modes, dans des genres, dans des postures bien établies sans perdre toute fois l’identité de chacun. C’est avec Gaspard Glaus, ami de toujours que j’ai débuté ma carrière. Nous avions vingt ans et une passion commune pour la scène.
Nous avons depuis longtemps une fibre, une complicité, une complémentarité qui va dans le sens de cette aventure.
Nous avons d’abord mis nos expériences en commun afin de réaliser sur papier une trentaine de mes chansons qui n’avaient jamais été écrites. Travaillées au scalpel, à la hauteur des exigences de Gaspard concernant l’écriture nous sommes sur le point de finaliser le projet d’un Aubersong 2, compilation de vingt-cinq chansons d’hier et d’aujourd’hui. Ce fut un long travail mais à l’arrivée, un gain de temps considérable. Très pratique tant l’écriture est limpide ce qui facilite grandement notre travail.
En partant de ces structures écrites nous pouvons dés lors envisager de prendre des libertés car c’est bien connu, sans cadre pas de peinture. C’est bien là la force de l’écriture.
La compétence de Gaspard tant sur le plan du piano-son instrument de prédilection-, que sur le plan de la précision musicale, sa maîtrise du jazz, de l’instant, son approche holistique de la musique aimant tout à la fois les formes les plus diverses. Les chansons, les symphonies, les grandes œuvres et les plus petites, son amour du mot également, son sens de l’humour et sa capacité de prendre des risque, sa patience infinie pour mettre en ordre si j’ose dire mon désordre m’ont définitivement convaincu de tenter une nouvelle expérience avec lui.
Me rappelant qu’ensemble il y a de ça très longtemps nous avions créé « Liberté Provisoire » spectacle avant-gardiste s’il en est dont le titre me semble encore diablement d’actualité.
Crédits photographiques :
© Josef Fischnaller Warner Classics